LES COUVERTS VÉGÉTAUX : mettez de la vie dans vos sols !
02 décembre 2019
En maraîchage, les couverts végétaux permettent de recouvrir le sol entre deux cycles de culture. Il s’agit notamment de rendre le sol plus fertile et de limiter la pousse des mauvaises herbes. C’est une technique prometteuse qui permet de réduire l’utilisation d’intrants. Fabien POUVREAU, maraîcher sur la commune d’Arthon en Loire-Atlantique, nous explique comment et pourquoi, il met en place des couverts végétaux, dans son exploitation.
Hélène BOUCHER (Ingénieur solutions environnementales CECOVAL). Monsieur POUVREAU, pouvez-vous nous présenter votre exploitation et son historique ?
Fabien POUVREAU. Je gère l’exploitation avec mon père. Nous avons environ quatre-vingt-dix hectares en mâche, carottes, panais, lin, céréales bio (blé, pois). Toutes mes terres sont sur Arthon.
HB. Comment en êtes-vous venu à mettre en place des couverts végétaux ? Quels couverts végétaux semez-vous ?
FP. Nous avons commencé à semer des engrais verts, il y a cinq ans. Nous avions des terrains nus l’été, où on passait régulièrement le vibroculteur pour entretenir. Cela demandait du temps, car il fallait revenir toutes les trois semaines, passer le vibroculteur pour décompacter et pour ne pas salir les sols. Au début, nous étions un peu réticents, car nous avions peur que les couverts végétaux entretiennent les maladies et ne nettoient pas les sols. On a commencé progressivement et on s’est rendu compte que grâce aux couverts végétaux, on n’avait pas tellement besoin d’intervenir dans les terrains. On a juste à broyer de temps en temps et à retourner. Mais le résultat sur la mâche derrière se voit petit à petit. Aujourd’hui, on se rend compte des bénéfices sur le sol. La réglementation qui vise à réduire l’utilisation des produits phytopharmaceutiques sur les cultures nous a également poussée à utiliser des couverts végétaux. Cela permet d’utiliser moins de produits.
Aujourd’hui, nous avons vingt-cinq hectares en couvert. On fait une bonne partie en seigle, trèfle multicoupe, MOHA et seigle, avoine. Le seigle, c’est ce que je préfère. Il couvre bien. Il ne monte pas en graine. Il est très simple. Pour le Sorgho et le MOHA, on a moins de recule, même si on en a fait l’année dernière et que ça a bien marché.
HB. Quelles sont vos observations à la suite de la mise en place de ces couverts ?
Quels effets avez-vous observés ?
FP. Il y a un premier effet visuel. C’est agréable pour nous et pour le voisinage. L’été c’est vert partout ! Nous avons des terres très sableuses, et mine de rien il y a moins de sable qui vole. Ça retient la terre. Ensuite ça nous permet de diminuer les passages d’engins. On a fait des essais sur des parcelles, de faire moitié couvert, moitié rien, et on a découvert que les couverts ne jouaient pas sur la présence de bactéries ou non. Avec la mise en place des couverts végétaux, on sent que le sol est plus aéré, plus léger, plus vivant.
Avec la mise en place des couverts végétaux, on sent que le sol est plus aéré, plus léger, plus vivant.
Sur les sols nus dès qu’on grattait, c’était humide. Avec les couverts on sent que nos terres pompent l’eau et que l’humidité descend en profondeur. La diminution sur des risques de maladies est plus difficile à savoir et à observer. Je pense qu’il faudrait vraiment voir les bénéfices sur le long terme. Pour optimiser nos couverts, on a décidé de changer nos pratiques en irriguant davantage et en fertilisant.
HB. Aujourd’hui, vous faites beaucoup de couverts végétaux en semences pures, quel intérêt portez-vous à l’utilisation de couverts végétaux en association ? Et pourquoi ?
FP. Dans l’idéal, il me faudrait une plante qui structure le sol et une plante qui capte l’azote, mais ce n’est pas évident. Et si on pouvait avoir un effet nettoyeur de sol, ça serait parfait. On cherche également un couvert d’hiver comme le trèfle. L’objectif c’est d’avoir un couvert d’hiver pour la mâche d’été.